Je pense avoir de l’endométriose : comment faire le diagnostic ?

Si vous ressentez des symptômes anormaux évoquant l’endométriose, il est nécessaire de rencontrer des professionnels de santé (sage-femme, médecin généraliste, gynécologue) afin d’en faire le diagnostic. 

L’interrogatoire médical orienté

L’examen médical commence toujours par un interrogatoire qui permet notamment de préciser les symptômes, leurs caractéristiques, les circonstances de survenue. Les douleurs d’endométriose ont des caractéristiques particulières qui les distinguent des douleurs provenant d’une autre origine. 

Consultation
Consultation gynécologique

L’examen gynécologique orienté 

Un examen gynécologique est réalisé  (si vous avez déjà eu des rapports) et celui-ci doit être orienté (à la recherche spécifiquement d’endométriose). L’examen au spéculum peut permettre de visualiser des lésions d’endométriose au fond du vagin. Le toucher vaginal peut permettre de toucher les ligaments utérosacrés au fond du vagin qui sont souvent atteints par l’endométriose et dans ces cas là, sensibles ou rigides. Lors du toucher, il est possible de palper des nodules sur ces ligaments ou en arrière de l’utérus derrière le fond du vagin. La douleur à la palpation de ces nodules est en faveur de leur nature endométriosique.

D’autres éléments non spécifiques de l’endométriose (pas vu uniquement dans l’endométriose) peuvent être retrouvés : un utérus rétroversé (orienté vers l’arrière) et fixé (moins mobile que la normale). La palpation des ovaires peut également être en faveur s’ils sont eux aussi plus fixés que la normale. 
L’examen peut ne rien trouver d’anormal même en cas d’endométriose et même si le gynécologue est spécialisé en endométriose.

L’échographie pelvienne

L’échographie est une méthode d’imagerie par ultrasons, inoffensive car non irradiante. Elle dure environ 15 minutes. En général, elle fait suite à l’examen gynécologique qui a suspecté l’endométriose. Elle est réalisée soit par le gynécologue lui même soit par un radiologue spécialisé. Elle se réalise avec une sonde placée sur l’abdomen puis avec une sonde allongée recouverte d’une protection, délicatement placée dans le vagin (si vous avez déjà eu des rapports). La méthode endovaginale est essentielle car elle permet de placer la sonde au plus près des possibles lésions d’endométriose (autour de l’utérus, des ovaires et du fond du vagin), la rendant plus performante, car précise au millimètre. 

Elle permet de visualiser l’adénomyose (endométriose de l’utérus), des kystes d’endométriose dans les ovaires, des nodules derrière l’utérus, sur les ligaments utérosacrés, sur la paroi de la vessie et sur la paroi de l’intestin (rectum ou sigmoïde) ou des anomalies de position des organes parfois rencontrées dans l’endométriose à cause d’adhérences. Elle ne permet pas de visualiser correctement l’endométriose superficielle du péritoine. 

Cet examen bien que peu agréable, n’est pas douloureux sauf lorsque que le médecin effectue une pression avec la sonde sur des zones d’endométriose. 
En l’absence de kyste ovarien, cet examen peut être considéré comme normal même en cas d’endométriose. 
C’est l’examen de référence pour l’endométriose, qui pourra être réalisé une seconde fois  par un opérateur plus spécialisé dans le domaine, si le diagnostic est difficile. 

Echographie pelvienne
irm pelvienne

L’IRM 

C’est un examen de deuxième intention qui souvent aussi confirme le diagnostic d’endométriose. Il s’agit d’une méthode d’imagerie qui utilise un champ magnétique pour visualiser l’abdomen et le pelvis dans les 3 dimensions de l’espace. C’est un examen réalisé dans un centre de radiologie. Il dure entre 15 et 30 minutes. En général il n’y a pas d’injection de produit de contraste dans les veines au préalable. Il nécessite souvent la mise en place d’un gel inoffensif dans le vagin ou le rectum afin de mieux voir l’endométriose ou alors une préparation digestive (lavement rectal préalable).

Comme pour l’échographie, l’IRM permet de visualiser l’adénomyose (endométriose de l’utérus), des kystes d’endométriose dans les ovaires, des nodules derrière l’utérus, sur les ligaments utérosacrés, sur la paroi de la vessie et sur la paroi de l’intestin (rectum ou sigmoïde) ou des anomalies de position des organes parfois rencontrées dans l’endométriose à cause d’adhérences. Elle ne permet pas toujours  de visualiser correctement l’endométriose superficielle. 

On l’utilise en cas de doute diagnostique si l’échographie n’est pas suffisante ou n’a pas pu être réalisée. On la prescrit également souvent avant une chirurgie, pour faire l’état des lieux précis de l’endométriose et mieux orienter la chirurgie.

L’échographie pelvienne et l’IRM apportent des informations différentes et complémentaires. La réalisation de ces deux examens est à discuter en fonction du type d’endométriose suspecté, de la stratégie thérapeutique envisagée et de l’information à vous donner.